jeudi 13 septembre 2007

Lèpre!


Si tu connaissais le gouffre qui perce dans les entrailles de mon âme, tu ne me parlerais plus et tu ne me caresserais plus...

Où sommes nous maintenant?

vendredi 10 août 2007

Love is as good as soma!



Embrasse-moi, aime-moi.
Écoute le souffle,
la cadence
de ma poitrine excitée...
Ce soir:
saxophones lointains,
suaves brises d´été.
Emporte-moi dans le monde des lumières colorées.
Je t´en supplie mon amour, revient pour moi.
Ce soir...

mercredi 8 août 2007

Je ne suis pas la seule!


Je ne suis pas la seule dans cette grotte! Je ne suis pas toute seule dans les entrailles du monstre. Hier, en somnolant, j´ai écouté la voix d´une petite gamine. L´écho lourd et prolongé me suggerait que ladite fille se trouvait dans le lointain. Néanmoins j´ai su qu´elle pleurait par le ton pathétique qu´elle employait dans ses couplets. J´ai suivi le son, hypnotisée.

Elle chantait:

“Morte, je le suis depuis toujours.
Morte. Comme nous tous.

Enceinte, je l´ai su depuis toujours.
Future mère d´enfants laids comme vous”

J´ai senti des frissons en me rendant compte que je m´approchais à la voix. Chaque pas était acompagné d´un cri plus percutant qui se confondait presque avec la mélodie.

- Qui es tu? Où es tu?

La lamentation s´est metamorphosée en rire. Cela m´a rendue complètement effrayée: le rire moqueux s´est prolongé et puis rien. Silence absolu.

Je suis restée raide. Je me suis retournée sur mes pas et j´ai retrouvé mon squonk: seul ami dans ce voyage d´enfer.

mercredi 6 juin 2007

Labyrinthe des désirs



Déesses de feu brûlent leur onguent dans la cave de la maison,
des vapeurs opiacées me transportent vers un doux néant
vers la chair des corps célestes,
vers les eaux lourdes d´où émanent les rêves,

Ce labyrinthe tatoué sur ma peau,
Où mène-t-il?
Ces mains devenues des braises,

Cette solitude
de siècles,

Ce feu qui brûle,
ce corps somnambule à point de chuter

à tout jamais

brûler...

Baise-moi silence,

encore une fois.

lundi 21 mai 2007

Prière

Dans la pénombre, à certains moments, il y a des court-circuits spatio-temporels. Soudainement d´affreux cris des femmes poignardent mes oüis et le squonk, frappé par la peur, se met à pleurer jusque ce qu´il se fond en larmes. Les lumières rouges commencent à attaquer, j´écoute aussi les cris des enfants torturés, des fumées sufreuses émanent comme la rage d´une bête des mondes souterrains. À ce moment vient à ma tête une prière sauvage (un chant extrêmement mélancolique):

Ange,
Monstre,
Ange,
Monstre,
Ange,
Monstre
(et ainsi jusque ce qu´il le faille)

et tout d´un coup, la pénombre bleuâtre revient avec le silence qui caracterise ma catacombe millénaire...

mercredi 16 mai 2007

Retour


Hier j´ai découvert que les allées de ce temple secret, menènt parfois à des petits espaces extérieurs taillés au milieu des enormes murs de pierre. Ces "trous" sont si profondement ancrés dans les entrailles de la pierre que les rayons du soleil n´y pénètrent que quand l´astre se trouve au zénith. Néanmoins, celui que j´ai découvert hier était d´une étrange beauté car la masse rocheuse servait de tremplin à une chute d´eau si limpide que j´ai pu assouvir ma soif de ce précieux liquide, glacé il y a quelque secondes seulement, juste tombé du ciel andin.

Une fois me reposant là-bas - je n´avais pas vu les rayons du soleil depuis longtemps - j´ai songé à la Belgique, à Bruxelles, à mon enfance et, surtout, à Edgar Allan Poe, l´âme la plus gigantesque, lumineuse, sensible et intelligente que j´aie eu opportunité de rencontrer; que ce soit au travers de ses livres n´est pas un hasard mais la façon la plus subtile que les hommes aient créée por pouvoir transcendre le temps.

Poe, j´en suis sure, c´est le seul homme, être humain, vivant ou mort, qui me comprend totalement car je sens que je le comprends ainsi. Je me souviens avec frissons du jour où j´ai découvert une traduction de "La Chute de la Maison Usher" de Baudelaire cachée parmi les tonnes de livres que ma vieille maison, de style art-nouveau typiquement ixellois, gardait dans son intérieur. C´est paradoxale mais, plutôt que dans l´ambiance caractéristiquement sombre et glauque des étangs d´Ixelles (en face de chez moi) durant l´année, c´était au cours d´un été; quand la brise semble venir fraiche des lueurs argentées de la lune. Oui, j´ai lu et relu "La Chute...", et "Manuscrit trouvé dans une bouteille", et "Bérénice" et "William Wilson"... ces quatre bijoux qui avaient resté endormis durant douze ans de ma vie. J´ouvrais les yeux à nouveau à la vie, à la lumière, gothique lumière mais lumière enfin, je m´éveillais au monde des symboles avec une émotion indescriptible, comme un enfant qui trouve un univers nouveau dans sa cachette. Me promenant tous les jours à l´heure du crépuscule autour des étangs, des vieux arbres et des fausses ruines, avec le bouquin entre mains et l´univers de l´âme la plus fantastique qui ait existé dans l´esprit, je sentais que je n´était plus seule dans le monde, que je ne serais plus jamais seule...

Oui, un des mes premiers souvenirs était une parodie du Corbeau dans Les Simpsons, je pensais que c´était un souvenir rempli d´erreur et qu´un truc semblable n´existait pas hors de ma tête. Oui, j´en était excitée déjà a cette époque là, quand j´étais une petite gamine. Ma mère, après que j´aie redécouvert le poète américan, m´a raconté que j´avais été toujours attirée par son esprit lugubre et morbide.

Si seulement j´avais une de ces nouvelles devant mes yeux... Je me rappelle d´une phrase, phrase restée dans mon coeur comme une plaie de lumière et d´intelligence: "... il y a une mer où le navire lui-même grossit comme le corps vivant d´un marin". Avec cette idée en tête je me suis endormie à la chaleur de la peau callieuse de mon chèr squonk.

mardi 15 mai 2007

La Chambre d´Echo


Ce que tu vois, ce ne sont que des morceaux de toi.

lundi 7 mai 2007

Fanny est morte

Fanny est morte, Fanny est une salope, disait la voix avec une mechanceté d´autre monde; une réalité rouge-sang, stroboscopique, sculptée par les grimaces des effrayés. Douleur et chagrin, douleur et chagrin, continuait la voix moqueuse à l´allure alcoolisée: et douleur et chagrin.

Il fait froid à l´intérieur… là où je suis à jamais perdue.

vendredi 4 mai 2007

Le rêve de Fanny


Je me promenais seule dans un jardin si beau, si lumineux que mon corps semblait voler sur lui même de joie. Malgré la nuit je voyais, malgré le vent j´étais excitée comme un oiseaux qui ose pour la première fois. Devant l´abîme. Les yeux fixés sur l´au delà pourpre du crépuscule magique: ciel ou mort, je pensais, mort ou ciel. Mais ici je ne resterai pas. Une rivière de lait assouvissait la soif d´un mamifère tendre et amical. Je flottais en caressant la pelouse avec mes orteils. Tout autour de moi, moi autour de tout, la flutte et la voix lointaine, féminine voix lointaine, et les vibrations d´une corde émouvante..

Le charme s´est evanoui quand, devant mes yeux, la douce bête est devenue lentement, mais grottesquement, mon ami squonk et le souffle de soirée printanière, un vent gelé qui parcourait les sombres couloirs du labyrinthe de temps en temps: “La Pierre est du feu congelé” m´a chouchouté une voix. J´étais reveillée, à nouveau.

mercredi 25 avril 2007

La découverte


À la suite de l´accident j´ai perdu completèment connaissance. Après avoir vu la boucherie qu´était devenu le bus où je voyageait, j´ai entrepris la difficile tâche de descendre vers je ne sais pas où. À un moment donné la descente était si difficile que je n´ai pas su continuer et suis tombée je ne sais pas combien de mettres plus bas. Quand j´ai ouvert les yeux, je me suis trouvée à l´intérieur d´une fôret très humide, d´apparence enchantée comme dans les films de Tim Burton, avec des arbres anthropomorphes, avec les regards cachés d´animaux magiques. Il faisait froid, froid comme j´avais jamais senti dans ma vie. Mes vêtements étaient dechirés, ma peau blesée et rose pâle. Il y avait un vent qui semblait venir d´autre monde, à ce moment j´ai su que le lieu où j´avais aterri était plus qu´un lieu physique, il s´agissait, en fait, d´un vortex vers les entraîlles du monde. La grotte que j´ai vu au départ, je ne l´ai su que beaucoup plus loin dans l´histoire, n´était pas une grotte mais la bouche d´un monstre fabuleux, l´architecture irrationnelle de ses couloirs, ses intestins et les ruisseaux souterrains les veines et les artères de cet être qui contient tant d´autres êtres comme le Squonk dont je vous ai parlé... Et comme pour tout être vivant, les actions et rêves de ce monstre géant affectent directement l´agir et les rêves des créatures qui habitent son intérieur. La découverte de cette situation a tout changé dans le devenir de mon aventure.

mercredi 18 avril 2007

Ombre et image

Tout se confond: la peau et les viscères, les idées et le temps. Je ne sais pas combien de mois ou d´années je suis ici. Je soupçonne même que le corps abîmé ici n´est pas du tout le même qui partait jadis de l´aeroport de Bruxelles ayant comme destin l´Amérique du Sud. Je ne sais pas si je suis une femme encore ou une espèce androgyne de monstre avec des traits humains capable de tuer avec ses propres mains, ses propres griffes pour se mettre quelque chose dans la bouche: des insectes, des grenouilles, des gnomes et, c´est le plus délicieux, ses propres doigts (qui, miraculeusement, se regénérent avec une vitesse qui n´est pas celle du monde des objets) La matière, dans ce labyrinthe, coule sans cesse; de là vient l´impossibilité de mourir pour ceux qui l´habitent et la malédiction de devoir muter à chaque clin d´oeil. À l´intérieur de ces couloirs, la chair ne s´éteint jamais... mais plutôt elle brûle comme un incendie estival. À l´intérieur elle brûle, à l´extérieur moi aussi. Et pourtant tout reste dans le noir...

mardi 10 avril 2007

Je savais que dans ces montagnes…


Je savais que dans ces montagnes ma vie allait être scellée à tout jamais. Je ne savais pas comment, je ne savais pas pour quoi ou quand mais j´étais prête à avoir la vision, omineuse et fabuleuse à la fois, qui determinerait mes jours. Pour quoi ici? Pour quoi si loin de chez moi?

Est-on si sûr que c´est là où nôtre être social naît que siège l´origine de notre âme?

Je n`en suis pas SI sure.

Je pense d´ailleurs que notre identité, pays, famille, sexe, tout cela n´est qu´un piège qui nous éloigne de notre vrai être, notre essence secrète, réelle. Le mot “Je” est un deguisement si géant qu´il est capable de nous voiler ciel et terre, corps et âme. Et disparaître d´un coup avec le monde entier.

Si je savais qu´ici, dans le lointain, j´allais connaître mon origine et ma destinée, c´est peut-être parce que je savais qu´en Europe je n´allais pas les trouver.

Mon essence ne vient pas de là. Même pas de ce monde…

jeudi 5 avril 2007

La chute et la bête

Ici dans la grotte c´est le noir le plus sombre. Et le rouge et le vert. Le vert de mes intestins affamés. Je suis perdue dans les limites du monde à la suite d´un accident terrible dans le chemin des Yungas aux Andes boliviens. Tout le monde est mort, mutilé, les os fracassés et les morceux de chair accrochés aux arbustes, des fruits sanguinaires: mères et enfants, hommes et femmes, tout le monde... sauf moi, Fanny, la Fannette. Serai-je capable de mourir un jour? Je ne sais pas, je suis perdue dans un labyrinthe qui n´est ni vie ni mort, ni jour ni nuit, ni rêve ni veille, je suis toute nue et ma peau s´adapte mal à mon esquelet, fremissant, fluorescent esquelet. Ici dans la grotte où je suis perdue j`ai apprivoisé un animal hors du commun. Sur cette bête je ne savais quasiment rien; en tout cas, ce que je savais n´était pas tout à fait vrai, car j´avais lu que son espèce ne pouvait être trouvée que dans une région minuscule de la Pensylvannie en Amérique du nord. Ici, dans les méandres de la Cordillera Real, dans les vallées secrètes et insaisissables que cachent ces colosses de pierre, vivent des espèces des temps antérieurs au notre. Ce monstre dont je vous parle vient de la même famille que le fameux squonk. Je ne dis pas qu´il s´agisse précisement d´un squonk parce que sa peau, bien qu´elle soit d´une monstreuse texture - un cuir poilu rempli de verrues - elle rayonne une couleur de fascinante beauté: une sorte de vert eméraude dont les bounquins qui mentionnent le squonk ne disent rien. Cela doit être un cousin sudamérican du squonk comme la llama est une cousine andine du chameau. De plus, la bête en cause pleure d´une façon certes terrifiante mais dotée d´une certaine musicalité spectrale qui donne des frissons et dont je ne puis dire que cela ne participe pas de l´idée du beau. Je dirais même que la sensation provoquée est contraire à la description selon laquelle les cris de ces animaux ne sont qu´affreux et pathétiques. Je dois admettre que j´ai appris à avoir du plaisir en compagnie de cet être qui est sensé répresenter le chagrin et l´horreur de la vie et de la mort...