mercredi 18 avril 2007

Ombre et image

Tout se confond: la peau et les viscères, les idées et le temps. Je ne sais pas combien de mois ou d´années je suis ici. Je soupçonne même que le corps abîmé ici n´est pas du tout le même qui partait jadis de l´aeroport de Bruxelles ayant comme destin l´Amérique du Sud. Je ne sais pas si je suis une femme encore ou une espèce androgyne de monstre avec des traits humains capable de tuer avec ses propres mains, ses propres griffes pour se mettre quelque chose dans la bouche: des insectes, des grenouilles, des gnomes et, c´est le plus délicieux, ses propres doigts (qui, miraculeusement, se regénérent avec une vitesse qui n´est pas celle du monde des objets) La matière, dans ce labyrinthe, coule sans cesse; de là vient l´impossibilité de mourir pour ceux qui l´habitent et la malédiction de devoir muter à chaque clin d´oeil. À l´intérieur de ces couloirs, la chair ne s´éteint jamais... mais plutôt elle brûle comme un incendie estival. À l´intérieur elle brûle, à l´extérieur moi aussi. Et pourtant tout reste dans le noir...

1 commentaire:

arielle a dit…

Plutôt transcendental ton voyage !
passes une bonne journée
arielle